Algérie-Espagne : après trois années de tensions, les relations se réchauffent
Publié le 2 juillet 2025 Lecture : 2 minutes.
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Les autorités algériennes avaient mal vécu la volte-face de Madrid, qui avait décidé, le 18 mars 2022, de soutenir officiellement le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Mais un peu plus de trois ans plus tard, les liens entre l’Algérie et l’Espagne semblent s’être apaisés.
Cela, grâce à la visite du Premier ministre Nadir Larbaoui à Séville, dans le cadre de la Conférence de l’ONU – ultime effort pour tenter de sauver l’aide au développement qui a drastiquement diminué cette année.
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Comme le rapporte le média algérien TSA, c’est la première fois depuis mars 2022 qu’une rencontre a lieu entre deux représentants d’Alger et de Madrid à ce niveau. En marge du sommet international, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a reçu mardi 1er juillet son homologue algérien Nadir Larbaoui, indique un communiqué des autorités algériennes.
Une « détermination à travailler ensemble »
Après avoir transmis ses salutations au président algérien Abdelmadjid Tebboune, le chef du gouvernement espagnol a « exprimé sa gratitude pour avoir accepté l’invitation » à Séville.
« M. Sanchez a réitéré sa détermination à travailler ensemble pour renforcer les relations bilatérales dans divers domaines, en particulier dans la conjoncture internationale actuelle », précise par ailleurs le communiqué.
Les différents présidents et chefs de gouvernement présents à la Conférence des Nations Unies, dont le Premier ministre algérien, ont aussi été reçus par le roi d’Espagne Felipe VI.
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Une neutralité rompue
Comme l’expliquait Jeune Afrique au printemps 2022, moins de 24 heures après avoir appris que Madrid avait rompu sa position, jusqu’alors considérée comme neutre, concernant la question du Sahara occidental. Le gouvernement algérien avait alors décidé de rappeler Saïd Moussi, son ambassadeur en Espagne.
Un diplomate algérien était allé jusqu’à évoquer un « coup de poignard » de la part des autorités espagnoles. D’autant qu’Alger n’a pas été informée de la décision espagnole par les intéressés eux-mêmes, mais bien par le palais royal marocain. Abdelmadjid Tebboune n’en aurait pas non plus eu vent au préalable.
Conséquence : le gouvernement algérien avait alors décidé de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays. Les échanges commerciaux entre les deux pays avaient aussi pâti de cette détérioration des relations puisque les autorités algériennes les avaient un temps suspendues.
Elles avaient même menacé de rompre le contrat de fourniture de gaz de la société Sonatrach avec l’Espagne. Il s’agissait alors du premier fournisseur de gaz du pays.
La crise avait commencé à s’atténuer avec l’arrivée d’un nouvel ambassadeur algérien à Madrid fin 2023, Abdelfetah Daghmoum, après plusieurs mains tendues à l’Algérie de la part des Espagnols.
Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com