
Publié le 22 juin 2025 Lecture : 2 minutes.
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« Aamron a été libéré de l’hôpital psychiatrique ce matin », a déclaré l’un de ses avocats, Me Célestin Agbogan. Le rappeur togolais, critique envers le pouvoir, arrêté fin mai et interné, a été libéré samedi 21 juin. Son arrestation avait suscité une vague d’inquiétude au sein de l’opposition et de la société civile au Togo, et était l’un des déclencheurs de manifestations début juin.
« Le procureur de la République nous a personnellement dit qu’il n’avait entamé aucune procédure contre lui », a ajouté son avocat. Aamron, à l’état civil Tchala Essowè Narcisse, avait été arrêté le 26 mai à son domicile à Lomé, avait annoncé sa mère sur les réseaux sociaux. Il avait appelé le même jour à une mobilisation le 6 juin, pour célébrer de façon ironique l’anniversaire de Faure Gnassingbé.
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Protestation
Le Togo est dirigé depuis 2005 par le président Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays. Le chef de l’État a récemment consolidé son pouvoir grâce à la mise en place d’un régime parlementaire dont il occupe la plus haute fonction. Après plus d’une semaine sans nouvelles de lui, le rappeur était réapparu dans une vidéo dans laquelle il s’est excusé envers Faure Gnassingbé et a dit être en hôpital psychiatrique pour « dépression aggravée ».
Les 5 et 6 juin, des manifestants, majoritairement jeunes, étaient descendus dans la rue pour protester contre les arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle. Le procureur avait annoncé l’arrestation de 56 personnes finalement libérées et la prolongation de la garde à vue de quelques autres.
Des journalistes avaient été brièvement interpellés et contraints par les forces de l’ordre d’effacer leurs images. En outre, Amnesty international a demandé, le 17 juin, aux autorités du Togo d’enquêter sur des « allégations de torture » contre des manifestants. Le gouvernement togolais a répondu ne pas avoir eu connaissance de tels cas.
De nouveaux appels à manifester ont récemment été lancés sur les réseaux sociaux pour les 26, 27 et 28 juin. « Tout appel à manifestation ou toute invitation à l’observation d’un mot d’ordre quelconque conduisant à une désobéissance ou à une révolte du peuple, source de troubles à l’ordre public, constitue une violation flagrante des textes en vigueur », a averti le gouvernement jeudi 19 juin dans un communiqué.
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(avec AFP)
Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com