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Romuald Wadagni : « Sur la période 2019-2022, nous sommes les premiers en matière de création de la richesse dans l’UEMOA »

"Une équipe du FMI a passé deux semaines au Bénin pour la quatrième revue du programme du FMI au Bénin. "

[Bénin Révélé Mag] – Une équipe du FMI a passé deux semaines au Bénin pour la quatrième revue du programme du FMI au Bénin. Cette revue a été combinée avec le rapport du FMI baptisé « le Rapport de l’article 4 » dans lequel le FMI fait le bilan de globale de l’économie pour deux ou trois ans. Cette mission était conduite par Luc EYRAUD, Chef de la Mission de la revue du FMI. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le FMI ce 06 mai 2019, le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni, se réjouit de ce que, avec un taux de croissance estimé à 6,7% pour la période 2019-2022, le Bénin s’affiche comme la quatrième économie la plus dynamique du continent. Ses précisions :

 Question : Le FMI annonce de très bonnes nouvelles pour le Bénin. Une croissance stable et durable. C’est le fruit des réformes du gouvernement auquel vous appartenez. Est-ce que vous allez poursuivre sur la même lancée ?

 Romuald WADAGNI : « Effectivement, les conclusions que nous venons d’entendre sont la preuve que nous sommes dans la bonne direction. Nous avons la preuve que la gouvernance économique du pays est bonne. Nous avons surtout la preuve que le Bénin a retrouvé le rang des pays crédibles. Depuis 2016, de façon continue, chaque fois que nous affichons des prévisions, nous les réalisons et nous faisons encore mieux que ce qui est prévu.

Vous avez vu le Chef de mission indiquer qu’en matière de taux de croissance nous étions partis sur un taux de croissance de 6% pour 2018 ; en octobre, ici quand nous avions fait la conférence de presse, nous avions noté que le FMI a revu le taux à 6,5% et là vous apprenez que ce taux a été revu à la hausse à 6,7%. C’est la preuve que le Bénin est crédible dans ses prévisions, c’est également la preuve que nous faisons les actions nécessaires pour accélérer le rythme de création de richesse, et c’est notable.

Je voudrais surtout souligner ici que quand vous observez ce qui se passe dans d’autres pays, généralement, les réalisations sont un peu en deçà des prévisions mais dans notre cas, nous sommes plutôt très réalistes et les résultats que nous affichons et qui sont revus montrent bien que nous sommes en train d’agir avec pragmatisme, rigueur et réalisme.

Des efforts pour améliorer nos recettes intérieures

Le même élément se note pour le niveau de déficit. Pour 2018, il s’affiche à 4%. Il était prévu à 4,7%, donc nous avons fait mieux. Je rappelle qu’en 2015 ce déficit était au-delà de 8% et donc nous avons établi une trajectoire qui est très strictement suivie et ces 4% de déficit mieux que prévus ont été réalisés dans un contexte où nous avons fait des efforts significatifs sur les dépenses sociales prioritaires. Et si nous avons pu le faire, c’est que, comme l’a dit le Chef de Mission, nous avons fait des efforts pour améliorer nos recettes intérieures.

Toutes les actions pour moderniser nos différentes régies, lutter contre la fraude qu’elle soit douanière ou fiscale, ont porté des fruits, permis de faire de meilleures performances ; et de l’autre côté, nous avons poursuivi les actions d’assainissement des finances publiques, nous avons mieux géré les dépenses publiques de sorte que la conjonction de ces deux nous permet de maintenir un rythme d’investissement tout en ayant des performances en matière de consolidation budgétaire qui sont très intéressantes.

J’ai également noté que le Chef de la mission a indiqué que sur la période 2019-2022, les quatre années qui viennent, le Bénin est placé en tête des pays de la région, l’UEMOA, nous sommes les premiers en matière de rythme de création de richesse attendue pour cette période, puisqu’il est attendu un taux de 6,7% pour la période 2019-2022, et quand on sort de la zone UEMOA où nous sommes en tête, le Bénin s’affiche comme la quatrième économie la plus dynamique au niveau du continent. Ce n’est pas le fruit du hasard ; c’est que le cap est bon, c’est que le programme de départ est bon, c’est que la direction fixée par le Chef de l’Etat est la bonne. La rigueur dans l’exécution du programme d’actions du gouvernement nous permet d’avoir des résultats.

 Concrètement pour les populations…

 C’est une mission technique et donc quand on dit ces choses, il faut pouvoir montrer aux populations ce que cela implique pour elles. J’ai eu l’opportunité récemment de faire une intervention au cours de laquelle j’ai pu montrer différentes réalisations et comment nous passons de ces chiffres à la réalité de nos populations en 2018. Vous avez vu que sur la période 2019-2022 le rythme de croissance va se poursuivre.

Concrètement pour les populations, cela veut dire que nous aurons les moyens de poursuivre tous les chantiers qui sont en cours. Depuis le début de l’année et d’ailleurs dans le discours sur l’état de la Nation en fin décembre 2018, le Chef de l’Etat a annoncé que 2019 serait une année où un effort particulier serait mis sur les dépenses sociales prioritaires. Il l’a annoncé et nous l’avons commencé dès le mois de Janvier-Février par le paiement des arriérés de pension qui datent de 2011-2012 aux retraités pour un montant de 2,4 milliards de francs CFA. Il s’agit de 23 000 fonctionnaires qui ont servi vaillamment notre pays et qui sont admis à la retraite qui attendaient depuis 2011 et qui ont pu avoir satisfaction conformément aux engagements pris par le Chef de l’Etat en Décembre.

 Romuald Wadagni : « Sur la période 2019-2022, nous sommes les premiers en matière de création de la richesse dans l’UEMOA »

Romuald Wadagni : « Sur la période 2019-2022, nous sommes les premiers en matière de création de la richesse dans l’UEMOA »

De la même manière, en Décembre, le Chef de l’Etat avait pris l’engagement que des efforts seront faits pour payer les arriérés dus aux fonctionnaires avant 2011 et vous avez vu que depuis Janvier cet effort est fait tous les mois, et particulièrement sur le mois de Février nous avons fait un effort de trois milliards de francs CFA pour l’ensemble des fonctionnaires. C’est la création de la richesse qui permet de faire ça. Quand on quitte les retraités et les fonctionnaires, et on va sur l’ensemble de la population, sur cette année, au moment où je vous parle, nous avons plus de 800 chantiers d’adduction d’eau potable et c’est 3 millions de nos populations qui vont avoir l’eau grâce au soutien de la Banque mondiale notamment qui finance ce programme. Quand vous avez une rigueur, quand vous avez l’accompagnement du Fonds Monétaire International, de la banque mondiale, quand 3 millions de personnes seront impactées par ces 800 chantiers d’adduction d’eau potable, c’est grâce à cette production de richesse. Quand on dit qu’il y a la croissance, c’est comme cela que ça se matérialise.

Pour 2019, nous allons faire des efforts sur trois chantiers phares. Le premier, c’est des actions à l’endroit des extrêmes pauvres. Nous avons terminé tout ce qui est préparation de la phase pilote de l’Assurance maladie, qui va rentrer dans les prochains jours et semaines en application pour les extrêmes pauvres. Avec le soutien de la Banque mondiale, une étude a été faite pour identifier les personnes qui sont reconnues comme vivant en extrême pauvreté et ces personnes auront un soutien particulier notamment l’assurance maladie dans les prochaines semaines.

Le deuxième volet, c’est la micro finance. De la même manière, toutes les modalités nécessaires de ce volet du programme ARCH soutenu également par la Banque Mondiale ont été achevées et nous rentrons donc dans la phase opérationnelle. C’est plusieurs milliers de personnes qui pourront avoir accès à ce mécanisme pour pouvoir être en mesure de créer davantage de richesse.

La création de l’emploi

 La troisième direction dans laquelle nous allons accélérer les efforts pour les prochains jours et semaines, c’est la création de l’emploi. Vendredi passé a eu lieu un événement formidable à Cotonou, c’est le recrutement de mille jeunes par des entreprises étrangères qui travaillent au Bénin. C’est un forum intéressant où ces entreprises ont recruté mille jeunes. Dans les prochaines semaines, nous allons poursuivre ces actions pour donner du travail aux jeunes et aux femmes.

Prenez le cas par exemple des jeunes et des femmes en milieu rural ; grâce au FIDA, nous avons un programme intéressant sur des filières phares notamment le maraichage où des jeunes et des femmes en milieu rural pourront avoir un accompagnement ad hoc pour se lancer dans des activités productrices de richesse. C’est à peu près 30 milliards de soutien du FIDA pour le secteur agricole mais orientés vers la création de l’emploi et la mise des femmes et jeunes en milieu rural en capacité de créer de la richesse.

En milieu urbain, nous allons accélérer l’initiative du forum de vendredi dernier. Il y aura plusieurs salons comme ça pour que le secteur privé puisse avoir l’opportunité de rencontrer les talents qui cherchent du travail. Au niveau de l’Etat, nous allons faire les efforts nécessaires pour que les jeunes qui sortent d’école et qui ont besoin d’une première expérience puissent avoir accès à ça. Des annonces seront faites dans ce sens ; ne serait-ce que l’opportunité aux jeunes d’avoir accès à des stages pour se former, pour avoir le côté pratique. Ces initiatives seront mises en place. Vous avez dans le budget 2019 un fonds dédié aux jeunes qui sont dans les nouvelles technologies dont les différentes modalités sont achevées. Ces jeunes pourront avoir un accompagnement dans les prochaines semaines.

Quand on dit donc que le rythme de création de richesse est bon, qu’il y a de la croissance, ça veut dire que nous avons les capacités, nous créons les conditions pour pouvoir faire toutes ces actions. Je m’en arrête là. Concrètement, tout en poursuivant les projets phares du gouvernement, les chantiers qui sont en cours, il y a ces 3 axes sur lesquels vous voyez déjà des résultats mais vous verrez davantage   de résultats les prochaines semaines. L’emploi est vraiment une priorité et nous allons mettre beaucoup plus d’efforts sur cela dans les prochaines semaines tout en poursuivant l’ensemble des chantiers notamment les chantiers qui concernent les dépenses sociales prioritaires.

Les déclarations du Chef de la mission du Fonds Monétaire International sont plutôt encourageantes. Il l’a dit lui-même ; nos performances sont excellentes. C’est la preuve que quelque part nous sommes en train de faire de bonnes choses, que la gouvernance est bonne. C’est aussi la preuve que le Programme d’Action du Gouvernement qui a été tracé est réaliste puisque depuis 2016, l’ensemble des performances que nous réalisons est totalement en ligne avec ce qui avait été prévu et dans le programme du candidat devenu Président qui a été ensuite transféré dans le Programme d’Actions du Gouvernement… »

 

Par Laurent Adjovi, Bénin Révélé Mag

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