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Côte d’Ivoire – Alassane Ouattara : « J’ai décidé d’être candidat à la présidentielle »

Publié le 29 juillet 2025 Lecture : 3 minutes.

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L’annonce était très attendue, tant par ses partisans que par ses adversaires politiques. Ce mardi 29 juillet, Alassane Ouattara a mis fin à de longs mois de spéculations en déclarant sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre prochain. À la tête du pays depuis 2011, il avait été réélu en 2015, puis en 2020. « Je suis candidat, parce que je veux que notre chère Côte d’Ivoire continue de demeurer un pays prospère, en paix et en sécurité », a annoncé le chef de l’État, 83 ans, dans une allocution retransmise à la télévision.

« Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet. Je suis candidat parce que notre pays fait face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent, dont la gestion exige de l’expérience », a déclaré Alassane Ouattara.

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Depuis des mois, les cadres de la majorité présidentielle multipliaient les appels à sa candidature lors de grandes manifestations organisées dans tout le pays. Fin juin, son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) avait adopté, en son absence et par acclamation, une résolution le désignant comme son candidat, vantant le bilan de leur « champion du développement ivoirien » et le plaçant comme seul garant de la stabilité sous-régionale.

Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo inéligibles

Cette annonce devrait sans nul doute soulever un vent d’indignation dans l’opposition ivoirienne qui avait boycotté le précédent scrutin en contestation à un troisième mandat jugé anticonstitutionnel – Alassane Ouattara estimait avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016.

Dans la foulée des résultats, ses principaux leaders avaient mis sur pied un « Conseil national de transition », dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié, alors patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) décédé en août 2023. La constitution de ce CNT avait immédiatement déclenché une vague d’arrestations et d’incarcérations.

Cette année-là, Alassane Ouattara avait d’abord annoncé son intention de se retirer de la course à la présidentielle et son désir de se consacrer à sa nouvelle fondation avant de se raviser à la suite du décès, quatre mois avant le scrutin, de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Le chef de l’État s’était rangé derrière « un cas de force majeure » pour expliquer son choix, sans convaincre ses détracteurs. Un seul candidat, un dissident du PDCI parti en indépendant, s’était aligné face à lui.

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Kouadio Konan Bertin, dit « KKB » avait récolté 1,99 % des suffrages exprimés. Il a depuis été nommé ministre, puis ambassadeur au Gabon. Selon le bilan officiel, au moins 87 personnes avaient été tuées et 484 autres blessées dans des violences survenues en marge du processus électoral qui s’était déroulé sous vive tension.

Cette fois, Alassane Ouattara devrait affronter plusieurs personnalités de l’opposition sous réserve qu’elles obtiennent les parrainages nécessaires pour se lancer officiellement dans la course : l’ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo, l’ancien premier ministre Pascal Affi N’Guessan ou encore le député Jean-Louis Billon.

En revanche, cette élection présidentielle se fera sans Tidjane Thiam, élu patron du PDCI au décès de Bédié, et sans l’ancien président Laurent Gbagbo. Tous les deux ont été exclus des listes électorales pour des raisons diverses et ont engagé un bras de fer avec le pouvoir pour obtenir leur réinscription sur les listes électorales. Le dépôt des candidatures, qui débutera le 26 juillet, s’achèvera à la fin du mois d’août. Le premier tour de l’élection est prévu le 25 octobre.

Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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