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En RDC, Constant Mutamba est condamné à trois ans de travaux forcés

Constant Mutamba attend le verdict de la Cour de cassation de Kinshasa, le 2 septembre 2025.

Publié le 2 septembre 2025 Lecture : 2 minutes.

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« La justice malade », maintes fois dénoncée par Constant Mutamba, vient de le sanctionner. L’ancien ministre congolais de la Justice, a été condamné à trois ans de travaux forcés et cinq ans d’inéligibilité et d’interdiction de droit de vote par la Cour de cassation de Kinshasa. Constant Mutamba était poursuivi pour le détournement de près de 20 millions de dollars, qu’il est condamné à rendre, dans un projet de construction d’une nouvelle prison à Kisangani. La défense de Constant Mutamba plaidait l’acquittement.

La date du verdict avait été repoussée deux fois avant le prononcé de ce 2 septembre. Avocat de formation, il s’est rendu au procès escorté, depuis son domicile, par les forces de l’ordre. À la veille de cette ultime audience, il avait été placé en résidence surveillée par Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation avec qui il entretenait des relations tendues. L’ancien ministre s’est présenté en survêtement, une tenue décontractée qu’il arbore depuis plusieurs jours, sandales aux pieds et masque chirurgical sur le visage.

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Moins que les réquisitions

Constant Mutamba risquait jusqu’à dix ans de travaux forcés assortis d’une interdiction du droit de vote, de l’accès aux fonctions publiques ainsi que de la privation du droit à la libération conditionnelle et à la réhabilitation. Pour l’accusation, le ministre aurait prélevé les millions de dollars sur les comptes du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao) et aurait transféré la somme, le 16 avril dernier, vers un compte ouvert la veille au nom de Zion Construction.

Cette opération, effectuée sans respecter les règles de passation des marchés publics, constitue un détournement de fonds, selon le procureur. « La Cour juge que ces violations répétée des règles de procédure et la précipitation dans cette passation de ce marché avaient pour objectif de capter les fonds de l’état afin d’enrichir frauduleusement la société Zion construction », a redit le juge en prononçant le verdict. De son côté, Constant Mutamba a répété qu’il n’avait pas détourné d’argent et que la somme était restée intacte.

Ce procès aura malgré tout permis à Constant Mutamba de revêtir l’habit du leader politique persécuté. Lors de sa dernière prise de parole le 13 août, il se comparait aux figures historiques qui ont été poursuivies par la justice tels Nelson Mandela en Afrique du Sud ou Lula da Silva au Brésil. Il a également fait référence à Patrice Lumumba et à Étienne Tshisekedi, dont il a visité les mausolées à Kinshasa ces derniers jours pour y déposer des fleurs et prier. Constant Mutamba a mis ce procès à profit pour gagner en popularité mais il ne devrait pas pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle en 2028.

Romain Chanson Journaliste à Jeune Afrique

Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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