
Publié le 5 septembre 2025 Lecture : 2 minutes.
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L’est de la RDC est le théâtre de graves violences constitutives de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité « commis par toutes les parties », le M23, soutenu par le Rwanda, et l’armée congolaise ou affiliés, conclut vendredi 5 septembre une mission d’enquête de l’ONU.
Dans un rapport, cette mission d’enquête des Nations unies dans les régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu indique que les faits établis depuis janvier « soulignent la gravité et l’étendue des violations et des violences commises par toutes les parties au conflit, y compris des actes pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».
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Incapacité de toutes les parties à protéger les civils
Un accord de paix des gouvernements congolais et rwandais a été signé en juin à Washington, puis une déclaration de principes avec le M23 signée au Qatar en juillet « en faveur d’un cessez-le-feu permanent », mais la violence persiste. « […] Les gouvernements congolais et rwandais doivent prendre des mesures urgentes pour garantir le strict respect du droit international par leurs propres forces nationales et les groupes armés affiliés, et cesser de les soutenir », enjoint la mission d’enquête, mise sur pied en février par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.
La mission a pu documenter sur place l’incapacité de toutes les parties à protéger les civils, particulièrement lors de la prise de Goma, ou des attaques d’écoles ou d’hôpitaux. Après s’être emparé de territoires, le M23 « s’est engagé dans une campagne d’intimidation et de répression violente au moyen d’exécutions sommaires, de tortures et d’autres formes de mauvais traitements ».
Le rapport fait état de recrutements forcés, y compris d’enfants, et d’agressions sexuelles « généralisées ». « La mission a également des motifs raisonnables de croire que des membres du M23 ont […] commis les crimes contre l’humanité de meurtre, de privation grave de liberté, de torture, de viol et d’esclavage sexuel […] », indique-t-il.
Le Rwanda est pointé pour son soutien au M23 mais également comme « responsable des violations directement commises par ses forces armées sur le territoire de la RDC, y compris par son propre personnel affecté dans les camps “d’entraînement” du M23 », ajoute le document.
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La RDC est également responsable des violations commises par ses militaires et par les Wazalendo (ou « patriotes », des jeunes mobilisés, armés et financés par Kinshasa) et par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) « dans la mesure où leurs membres ont agi sous sa direction ou son contrôle », souligne la mission.
Le rapport cite des « exécutions délibérées de civils ». Elle a identifié « des cas généralisés de violences sexuelles et de pillages commis par les membres des FARDC [l’armée congolaise] et des Wazalendo lors de leur retrait des lignes de front en janvier et février 2025 ».
(Avec AFP)
Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com