Bénin Révélé Mag

La justice envoie en prison dix personnes impliquées dans l’affaire de mauvaise gestion au Fnm

Suite à la transmission à la justice du rapport d’audit organisationnel, comptable et financier du Fnm au titre des exercices 2013 à 2016, commandité par le gouvernement de la rupture, une information judiciaire a été ouverte.

Joseph Djogbénou , ministre Béninois de la Justice de la Législation et des Droits de l’Homme / © V. Le Guen/RFI

(Bénin Révélé Mag) –  Après une longue audition par le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention du tribunal de première instance de première classe de Cotonou, dix personnes interpellées dans l’affaire de mauvaise gestion au Fonds national de microfinance (Fnm) ont été incarcérées le 23 février 2018, à la prison civile de Cotonou.

En effet, suite à la transmission à la justice du rapport d’audit organisationnel, comptable et financier du Fnm au titre des exercices 2013 à 2016, commandité par le gouvernement de la rupture, une information judiciaire a été ouverte. Selon le communiqué du conseil ministériel du 02 août 2017, qui a délibéré sur le dossier, cet audit a révélé de nombreuses irrégularités portant préjudice à l’Etat.

Alors, ce qu’il faut retenir de la comparution, dans la soirée du 23 février 2018, devant le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, des personnes interpellées dans le cadre de l’instruction de cette affaire de mauvaise gouvernance au Fnm au titre des exercices 2013 à 2016, c’est que les mis en cause sont écroués pour divers chefs d’inculpation. Détournement de deniers publics, blanchiment d’argent et escroquerie.

Il s’agit de sept responsables d’institutions de microfinance (Imf) partenaires du Fnm, de deux cadres du Fonds national de microfinance et d’un agent du ministère de l’Economie et des Finances affecté au Fnm. Ils sont ainsi placés sous mandat de dépôt dans le dossier de mauvaise gouvernance au Fnm. Deux autres cadres du Fnm sont mis sous convocation, Komi Koutché et Jean Panti.

Selon le dossier, il a été noté des pertes de ressources publiques à hauteur de 40,6 milliards F.Cfa, un montant total d’impayés évalués à près de 20 milliards F Cfa au 31 décembre 2016, l’identification de près de 23 milliards F Cfa de crédits irrégulièrement accordés par le Fnm et 315 millions F.Cfa de dépenses jugées non pertinentes et non justifiées.

L’audit a également relevé détaille le compte-rendu du conseil des ministres, de graves irrégularités dans la gestion des marchés publics. Pour ce cas en particulier, les contrôles ont permis de constater un montant total de 202 millions F.Cfa de marchés de gré à gré passés sans autorisation préalable de la direction nationale de contrôle des marchés publics et des pratiques collusoires sur des marchés publics évalués à 197 millions F.Cfa.

C’est alors que le gouvernement a instruit à l’issu de ce conseil, le ministre chargé de la justice, d’engager des poursuites judiciaires contre les mis en cause. Ainsi, depuis le 23 février 2018, on connaît les premières conclusions de l’affaire ; l’incarcération de certains mis en cause en attendant la comparution de gré ou de force des deux anciens directeurs généraux de la structure.

L’ancien directeur général du Fnm, Komi Koutché aussi cité dans cette affaire tout comme son successeur Jean Panti, doivent répondre des charges de mauvaise gestion présumée, qui pèsent sur eux. Mais, les intéressés n’ont pas jusqu’ici répondu aux différentes convocations à eux adressées par le juge d’instruction.

Par Bénin Révélé Mag

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