Kampala et Washington signent un accord sur l’accueil de migrants
Publié le 21 août 2025 Lecture : 2 minutes.
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Le gouvernement ougandais a annoncé avoir conclu un accord avec Washington pour accueillir des personnes « qui pourraient ne pas obtenir l’asile aux États-Unis », nouvel épisode d’une vaste campagne américaine pour envoyer des migrants présents sur son sol vers des pays tiers. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, son administration a négocié plusieurs accords critiqués qui lui ont déjà permis d’envoyer des étrangers vers le Soudan du Sud, l’Eswatini ou le Salvador, pays dont ils n’étaient souvent pas originaires.
« Arrangement temporaire »
« Dans le cadre de la coopération bilatérale entre l’Ouganda et les États-Unis, un accord de coopération pour l’examen des demandes de protection a été conclu », a déclaré dans un communiqué le secrétaire permanent du ministère ougandais des Affaires étrangères, Vincent Bagiire, précisant que les modalités devaient encore être détaillées. « Cet accord concerne les ressortissants de pays tiers qui pourraient ne pas obtenir l’asile aux États-Unis, mais qui hésitent ou pourraient avoir des inquiétudes quant à un retour dans leur pays d’origine. Il s’agit d’un arrangement temporaire assorti de conditions, notamment l’exclusion des personnes ayant un casier judiciaire et des mineurs non accompagnés », a-t-il ajouté, avant de préciser que Kampala préfère accueillir des personnes originaires de pays africains.
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Connu pour sa politique ouverte vis-à-vis des demandeurs d’asile, l’Ouganda compte environ 1,7 million de réfugiés sur son sol, « la plus grande population de réfugiés en Afrique » selon l’ONU, qui a noté une augmentation « significative » des arrivées en 2024, principalement en raison du conflit au Soudan.
D’après une analyse menée par l’AFP à partir de données officielles, le nombre d’immigrés envoyés dans des centres de rétention aux États-Unis, préalable à leur expulsion, a atteint un record avec plus de 60 000 individus détenus en juin, dont 71 % ne disposaient d’aucun casier judiciaire.
Refus d’accueillir des « criminels »
Le Rwanda a annoncé début août qu’il accueillerait jusqu’à 250 personnes expulsées des États-Unis, dans le cadre d’un accord conclu avec Washington.
D’autres pays ont déjà reçu des migrants expulsés du territoire américain : huit ont été pris en charge en juillet par le Soudan du Sud, parmi lesquels un seul en était originaire. Cinq personnes en situation irrégulière aux États-Unis et originaires de pays d’Asie ou des Caraïbes ont aussi été expulsés en juillet vers l’Eswatini, l’administration Trump ayant expliqué que leurs propres pays refusaient d’accueillir ces « criminels ».
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En mars, 252 ressortissants vénézuéliens avaient été expulsé vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation « terroriste » par Washington. Ils y avaient été incarcérés dans une prison de haute sécurité connue pour la dureté de ses conditions. Tous ont été rapatriés mi-juillet au Venezuela, après un accord entre ce pays et les États-Unis. Selon Caracas, seuls 20 d’entre eux avaient un casier judiciaire, dont sept pour des infractions graves, et « aucun n’était lié au Tren de Aragua ».
(Avec AFP)
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