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Le gouvernement et les acteurs de la filière ananas étudient les possibilités pour juguler la crise de ce secteur, née de la fermeture des frontières nigérianes

[Bénin Révélé Mag] – Pour juguler la crise qu’occasionne la fermeture des frontières nigérianes et qui perdure depuis un mois, les acteurs de la filière ananas se sont réunis le 18 septembre 2019, à la préfecture d’Allada, autour des ministres Gaston Dossouhoui de l’Agriculture, et de Sadiya Assouma, son collègue de l’Industrie et du Commerce.

« La situation est préoccupante et cruciale. Nous avons mal ; aidez-nous à nous en sortir », crie Bertille Guèdègbé Marcos, présidente de l’Association interprofessionnelle de l’ananas du Bénin (Aiab). Mais au-delà de l’amertume et des plaintes relatives aux pertes énormes enregistrées, la séance d’échanges a permis d’aboutir à des solutions.

Il a en effet été question au cours de cette assise, de trouver des solutions aux problèmes que rencontrent les acteurs de la filière ananas, suite à la fermeture des frontières nigérianes depuis le 23 aout dernier. En réalité, ces derniers éprouvent des difficultés à écouler leurs produits. Des propositions à court, moyen et long termes ont été faites au cours de ces échanges dont la qualité a été saluée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, qui a d’ailleurs rassuré que les inquiétudes et les propositions des acteurs sont bien notées.

Il s’agit entre autres solutions envisagées, de renforcer les capacités des unités de transformation locales ; mettre en place une plateforme de prospection et des mécanismes adéquats pour accéder aux marchés sahélien, maghrébin, européen et asiatique ; appuyer les organisations faîtières pour une meilleure structuration de la filière et la traçabilité des produits.

Les transformateurs se plaignent, les producteurs ne savent plus à quels saints se vouer, les commerçants expriment leur courroux, l’Etat a de la peine. Même la voie de contrebande à Ifangni ne permet pas de décharger les commerçants béninois qui crient leur ras-le-bol. Les flux d’exportation de l’ananas vers le grand voisin nigérian, qui consomme 47 % de la production nationale, sont très réduits.

Plus de 4500 tonnes de fruits seront accumulées d’ici à la fin du mois ; mais les unités de transformation n’arrivent à absorber que 500 à 600 tonnes par semaine, fait observer le ministre Dossouhoui. Mais, « l’Etat va veiller pour une sortie honorable de la crise », lance le ministre Dossouhoui pour calmer la situation, promettant de rendre compte à qui de droit.

Selon le ministre de l’Agriculture, en matière de commercialisation, il est question de faire passer la quantité exportée d’ananas de 4500 tonnes actuellement à au moins 12 000 tonnes par année, dans la sous-région et à 24 000 tonnes vers l’Union européenne. Ce qui le préoccupe davantage, c’est la transformation sur place ; surtout avec l’ambition du gouvernement de passer de 400 000 tonnes environ à 600 000 tonnes de production par an à l’horizon 2021. 

Par Laurent Adjovi

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