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Le littoral béninois, entre grands projets et grands dangers

Le Bénin a tout d’abord misé sur ses parcs. Le parc national du W ainsi que celui de la Pendjari, des réserves à la faune exceptionnelle, ont un temps attiré les amateurs de safari et d’étendues sauvages. Une manne touristique mise à mal au cours de la dernière décennie, à mesure que des groupes radicaux s’y sont infiltrés, depuis le Sahel voisin.

Sur les cartes des chancelleries occidentales, les vastes espaces verts du nord du Bénin se sont progressivement teintés d’orange. Puis de rouge après l’enlèvement, en 2019, de deux citoyens français et l’assassinat de leur guide béninois dans la Pendjari.

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Si la gestion du Nord a pris un virage sécuritaire, les efforts du gouvernement pour faire du Bénin une destination touristique de premier plan se sont poursuivis, davantage concentrés désormais sur les quelque 120 kilomètres de côtes que compte le pays.

Au rythme des chantiers touristiques

D’Est en Ouest, des chantiers sont sortis de terre tout au long du littoral. Et, 40 kilomètres à l’ouest de Cotonou, Ouidah, ses sites culturels et son arrondissement d’Avlékété sont devenus la vitrine des ambitions de l’exécutif en matière de tourisme.

Les 160 000 habitants de la localité vivent au rythme des travaux. « On doit faire le tour de la ville avant de trouver une route praticable », s’amuse une Ouidahnaise. Car dans le centre de Ouidah, dont l’histoire est intrinsèquement liée à celle de la traite des esclaves, on mise sur le tourisme mémoriel.

En suivant les palissades et les engins mécaniques, on s’offre un aperçu des étapes qui composeront le circuit touristique de Ouidah. Ici, la bâtisse coloniale blanche du Fort portugais, dont les persiennes abritent le musée d’histoire de la ville. Depuis plusieurs semaines, les visiteurs ne peuvent plus franchir ses murs d’enceinte ocres, fermés le temps des rénovations. Environ 600 mètres plus loin, on peut déjà fouler les pavés de la place ChaCha, fraîchement réhabilitée. Il y a deux siècles, c’est sur cette même place, désormais nommée place des Enchères, que se négociaient les esclaves en partance pour le Nouveau Continent.

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Depuis le pied de son arbre centenaire s’élance le dernier tronçon de la « route des Esclaves », en travaux elle-aussi. On foule la latérite sur près de quatre kilomètres avant de déboucher sur les clôtures qui entourent les travaux de la fameuse Porte du non-retour, arche couleur bronze devenue le symbole de ces millions d’Africains arrachés à leur continent.

On bifurque à peine quelques centaines de mètres vers l’Ouest pour tomber sur l’enseigne bleue et rouge du groupe chinois Yunnan Construction and Investment Holding, à la construction d’un complexe touristique de luxe. Le site, qui promet de devenir l’un des fleurons de l’offre touristique béninoise, comprendra un établissement hôtelier d’une capacité de 130 chambres, un village artisanal, ainsi qu’un jardin et une promenade « du Souvenir », en bord de lagon.

Autant de réalisations qui, à terme, devront être accessibles par la célèbre route des Pêches, autre chantier phare de l’ère Talon, dont les premiers mètres d’asphalte démarrent depuis Fidjirosse, quartier de l’ouest de Cotonou, prisé pour ses établissements sur la plage.

Pour attirer les voyageurs, le Bénin ne compte pas seulement sur ses sites historiques. Encore largement sauvage, son littoral offre des perspectives importantes pour le tourisme balnéaire.

En plus des « bassins de nage » qui seront aménagés pour offrir des espaces de baignades, malgré les ardeurs de la houle, le Bénin parie sur des complexes hôteliers haut de gamme. À une dizaine de kilomètres à l’est de Ouidah, l’arrondissement d’Avlékété doit accueillir, d’ici à 2026, les lodges du Club Med : un établissement de quelque 150 chambres, bordé d’un côté par la mer et de l’autre par la mangrove, dont le coût est estimé à 183 milliards de F CFA (près de 279 millions d’euros).

L’appétit vorace de la mer

Toutes ces projections, sur maquettes ou images de synthèses, offrent un paysage de carte postale et des perspectives économiques réjouissantes pour Cotonou. Mais il y a une ombre au tableau. Comme l’ensemble des pays côtiers, le Bénin voit son littoral menacé par l’inéluctable avancée de la mer. En certains endroits, les impitoyables courants de l’océan Atlantique et la puissance de ses vagues grignotent jusqu’à quinze mètres de plage par an.

Un appétit vorace que Cotonou tente de contenir à travers d’importants projets, au-dessus et au-dessous des flots. À Avlétéké, face au site du futur Club Med, les promeneurs font face, sans la voir, à une digue sous-marine d’une longueur de quatre kilomètres. Au large, les opérations de refoulement du sable vont également bon train, visant à créer une première barrière face aux courants du golfe de Guinée. C’est le versant immergé d’un dispositif global, qui, hors de l’eau, a notamment pris la forme de huit épis d’enrochement de plusieurs centaines de mètres permettant de casser la houle.

Sur les effets déjà mesurés de ces réalisations, Martin Pépin Aïna, directeur général de l’environnement et du climat au ministère du Cadre de vie et du Développement durable, invite à la patience. « Selon les simulations effectuées en laboratoire, ces réalisations devraient mettre les côtes béninoises à l’abri pour les trente années à venir. Cependant, il nous faudra effectuer de nouvelles études pour en mesurer l’impact, il est encore trop tôt pour quantifier les effets immédiats », nuance-t-il.

Appuyés par les bailleurs internationaux et, pour certains, menés en collaboration avec le Togo voisin, ces ouvrages devraient offrir du répit aux longues bandes de sable de la côte, mais ils ne répondront pas, seuls, aux effets globaux du changement climatique.

Ce représentant béninois était présent, en décembre, à la COP28 de Dubaï, aux Émirats arabes unis, où était discutée la question du financement des plans nationaux d’adaptation au changement climatique, notamment pour les pays les moins développés. L’occasion de rappeler que, face à la montée des eaux, il ne peut y avoir de solution locale viable sans réponse mondiale.

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Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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