Le Niger nationalise son unique mine d’or
Publié le 9 août 2025 Lecture : 2 minutes.
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Le régime militaire du Niger a annoncé, vendredi 8 août, la nationalisation de la Société des mines du Liptako (SML SA), son unique mine d’or, exploitée par le groupe australien McKinel Resources Limited, accusé de « graves manquements », a indiqué le gouvernement dans un communiqué. La junte nigérienne au pouvoir depuis deux ans défend une politique souverainiste, en particulier dans la gestion de ses ressources naturelles. Mi-juin, elle avait annoncé la nationalisation de la filiale du géant français de l’uranium Orano.
« Au regard de graves manquements [et] dans l’optique de sauver cette entreprise hautement stratégique, l’État du Niger a pris la décision de nationaliser la SML SA », précise une ordonnance du général Abdourahamane Tiani, lue à la télévision d’État. « Cette mesure s’inscrit dans la droite ligne de la vision du président de la République, celle de favoriser l’appropriation intégrale par le peuple nigérien de ses ressources naturelles », est-il précisé.
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Le groupe australien avait pris le contrôle de la SML SA en novembre 2019, après que la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin, publique) lui avait cédé 80 % de ses actions. La société dispose de permis d’exploitations d’or dans la région de Tillabéri (ouest). En 2023 la production d’or industrielle de la mine s’élevait à 177 kg tandis que la production artisanale du pays était de 2,2 tonnes, selon un rapport de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).
« Endettement important aggravé »
« En six ans, après cette cession d’actions, il est constaté de graves manquements du groupe », et une « situation économique alarmante » de la SML, affirme le gouvernement. Les autorités reprochent notamment au groupe australien de ne pas avoir exécuté « un plan d’investissement indicatif d’au moins 10 millions de dollars » qui devait être élaboré trois mois après la prise de contrôle de la société.
« Le non respect de cet engagement » a eu pour « conséquences immédiates une accumulation » des arriérés de taxes et des salaires, des licenciements d’agents et un « endettement important aggravé », poursuit le gouvernement, qui pointe également des « arrêts répétitifs » de la production en 2024.
Mi-juin, la junte avait annoncé la nationalisation de la Somaïr, filiale du géant français de l’uranium Orano, conséquence des tensions entre Paris et Niamey depuis le coup d’État. Le régime de Niamey a également sommé des travailleurs chinois du secteur pétrolier de quitter le pays, accusant la société CNPCNP, qui exploite l’or noir, de « mépris » des réglementations en vigueur.
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(avec AFP)
Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com