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L’entrée majestueuse de Patrice Talon dans l’histoire

L'édito de Beaugas Orain DJOYUM, le Directeur de la publication Bénin Révélé Magazine. A lire également dans l'Edition N°007 de décembre 2018.

(Bénin Révélé Mag) – C’est désormais une vague quasi-généralisée de demande de restitution des œuvres d’art qui souffle en direction de la France. Les Africains, par sursaut d’orgueil et de patriotisme, par souci de reconstitution de leur patrimoine culturel spolié, par besoin d’exposition à leurs fils et filles et au monde l’histoire presque toujours tragique de leurs ancêtres, mais aussi par fierté personnelle, demandent à la France et aux pays occidentaux de restituer les biens culturels pillés ou emportés de l’Afrique au cours des missions d’exploration et durant la période de colonisation.

Tenez par exemple, le 27 novembre 2018, le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a fait savoir que le Sénégal souhaitait la restitution par la France de « toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal » exposées dans les musées français. Le lendemain, 28 novembre 2018, la Côte d’Ivoire, par le biais du porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, s’exprimant à l’issue d’un conseil des ministres, signifiait qu’elle va demander à la France la restitution d’une centaine d’œuvres d’art. De nombreux autres pays africains se préparent à envoyer des demandes similaires à la France.

Ces demandes de restitution interviennent après la décision du président français Emmanuel Macron de restituer au Bénin 26 œuvres d’art réclamées par le gouvernement du Nouveau départ piloté par le président Patrice Talon. Une victoire importante pour le plaidoyer que mène personnellement le président béninois depuis son accession à la magistrature suprême en 2016.

Patrice Talon est en effet parmi les présidents africains celui qui aura pris à bras le corps cette problématique de restitution du patrimoine culturel africain. Le président Emmanuel Macron lui-même a reconnu l’engagement exceptionnel de Patrice Talon pour cette cause lors de la conférence de presse conjointe qu’ils ont accordé à Paris en France le 04 mars 2018 juste après le tête–à-tête à l’Elysée. Le sujet s’était également invité au menu des discussions sur la coopération bilatérale entre les deux pays.

Un chemin parsemé d’embuches

Si la demande du Bénin est aujourd’hui recevable, il faut dire que ce « Oui » intervient à la suite d’un long plaidoyer qui, au départ, a essuyé le camouflet de Jean-Marc Ayrault, alors ministre français des Affaires étrangères de François Hollande, qui avait répondu par un « Non » catégorique à la demande du gouvernement du Nouveau départ.

Pas suffisant pour décourager Patrice Talon qui a continué de manière intelligente son plaidoyer en associant l’Unesco qui travaille également pour la même cause. Plaidoyer gagnant, car le tournant dans la position de la France intervient en novembre 2017 quand, en visite à Ouagadougou au Burkina Faso, le président français Emmanuel Macron, dit clairement : « Je ne peux pas accepter qu’une large part du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit en France ». Plus encore, ajoute-t-il, « le patrimoine africain ne peut pas être uniquement dans des collections privées et des musées européens. Le patrimoine africain doit être mis en valeur à Paris mais aussi à Dakar, à Lagos, à Cotonou, ce sera une de mes priorités. Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». Un pas important, qui ne fera pas baisser les bras du président Patrice Talon. Au contraire. L’engagement présidentiel s’intensifie.

Et on peut voir le président béninois en « Guest Star » à Paris en France le 01er juin 2018, à la Conférence Internationale sur la circulation des biens culturels et le patrimoine partagé, réaffirmer son appel. Et sa voix résonne une fois de plus jusqu’à l’Elysée : « Les grandes nations, qui n’ont pas grand-chose à perdre que d’acquérir de la grandeur, gagneraient à accompagner ce mouvement qui semble naître pour que ces objets qui ont une valeur historique importante et une valeur économique, parce que objet de tourisme potentiel, soient restitués », lance-t-il. Le 23 novembre 2018, le rapport Savoy-Sarr remet sa copie à Macron qui l’a mandaté pour examiner les conditions de la restitution. Leurs conclusions concordent avec les appels et demandes de Patrice Talon. Et immédiatement, Emmanuel Macron décide de la restitution de 26 œuvres d’art au Bénin.

Même si le combat n’est pas terminé (certains freins et contestations en France), c’est déjà une victoire historique pour le Bénin et surtout pour le président Patrice Talon qui entre ainsi dans l’histoire de l’Afrique par la grande porte en étant le président africain qui aura le plus œuvré pour la cause de la restitution du patrimoine culturel africain.

L’engouement que l’on voit ici et là dans de nombreux pays africains montre à suffisance l’importance du combat mené par le président Patrice Talon, qui, de son salon, peut observer avec sourire et satisfaction ce réveil de l’Afrique consciente. Devenant ainsi un fier artisan de cette Afrique qui bouge, qui a de l’audace et qui l’affiche fièrement !

Par Beaugas Orain DJOYUM

Lire Bénin Révélé Magazine et son Dossier spécial : Patrice Talon: Sur tous les fronts, défendre, vanter et promouvoir l’image du bénin


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