Libye : ce que l’on sait des manifestations à Tripoli après les récents affrontements
Publié le 26 mai 2025 Lecture : 2 minutes.
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Un gouvernement d’unité nationale (GNU) soutenu par l’ONU mais fragilisé depuis plusieurs jours, alors que la Libye est déjà partagée en deux. Du 12 au 15 mai, des milices et des forces loyales au gouvernement se sont affrontées en plein cœur de Tripoli, la capitale.
Les combats ont fait plusieurs morts, après le démantèlement décidé par le GNU et son chef, Abdelhamid Dbeibah, en poste depuis 2021, de « toutes les milices » contrôlant la ville, devenues, selon le Premier ministre, « plus puissantes que l’État ». Plusieurs manifestations ont depuis eu lieu, certaines pour critiquer la gestion de la crise par le gouvernement, d’autres pour le soutenir. Voici ce que l’on sait.
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• Des manifestants veulent le départ du gouvernement
Vendredi 23 mai, pour le deuxième vendredi consécutif, des centaines de Libyens ont manifesté à Tripoli. Ils ont réclamé le départ du gouvernement, sous bonne garde de forces sécuritaires. « On veut une solution ! Le peuple libyen en a marre ! », scandaient des manifestants pendant que d’autres demandaient « le départ de Dbeibah avant l’Aïd », qui aura lieu le 6 juin.
« Les Libyens de tous horizons réclament la chute du gouvernement » et la tenue d’élections « dans un délai de six mois », a expliqué à l’AFP Fijra al-Reguebi, une Tripolitaine prenant part au rassemblement, qui s’est déroulé dans le calme.
Des protestataires ont réclamé « la fin de toutes les institutions » : le GNU mais aussi le Parlement basé dans l’Est, élu en 2014, la même année que le Haut conseil d’État, sorte de Sénat basé à Tripoli.
• « Il faut dissoudre les milices »
Le lendemain, samedi 24 mai, d’autres manifestants soutenaient, eux, le gouvernement. Certains d’entre eux ont été transportés en autocars jusqu’au centre de Tripoli en provenance de villes voisines comme Misrata, à 200 km à l’est de la capitale, ou Aziziya, à 50 km au sud-ouest. « Nous voulons une patrie unie, des lois applicables à tous », a dit un manifestant dans un communiqué lu devant la foule.
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Certains brandissaient des banderoles pour réclamer des élections — elles auraient dû se tenir en 2021 —, et ont appelé au rétablissement de la Constitution libyenne. Autre revendication, la fin de l’influence des groupes armés dans la région.
« Non aux milices ! Oui au pouvoir de la loi et de l’État », « Il faut dissoudre les milices », ont scandé des participants, visant notamment la Force Radaa, un groupe armé qui contrôle l’est de Tripoli, l’aéroport et plusieurs prisons.
• L’Union Africaine réclame un cessez-le-feu permanent
Après les combats des semaines précédentes et les différentes manifestations, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a appelé samedi à un « cessez-le-feu inconditionnel et permanent ».
AU Peace & Security Council discusses the emergency situation in #Libya. Chaired by Amb. Harold Bundu Saffa, with a briefing by Amb. Wahida Ayari on behalf of Amb. @Bankole_Adeoye . Council condemns recent #Tripoli violence; Calls for unconditional and permanent ceasefire;..1/2 pic.twitter.com/fKJKVvZVok
— African Union Political Affairs Peace and Security (@AUC_PAPS) May 24, 2025
Dans une déclaration publiée sur X, l’organisation continentale a aussi appelé à une « réconciliation inclusive, menée par les Libyens » et émis « un appel pour qu’il n’y ait pas d’ingérence extérieure ». Si les affrontements ont pour la plupart pris fin la semaine dernière, aucun cessez-le-feu officiel n’a été signé.
(Avec AFP)
Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com