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Bénin : une attaque « terroriste » meurtrière dans le nord du pays

Désormais, des militaires patrouilleront avec les rangers dans la Pendjari, au Bénin. © STEFAN HEUNIS/AFP

Une position de l’armée béninoise, située dans l’Atacora, a été prise pour cible par des « jihadistes » dans la nuit du 1er au 2 décembre. Deux soldats et un assaillant ont été tués.

Le bilan est lourd du côté des forces armées béninoises. Deux soldats ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque menée par des assaillants qualifiés de « jihadistes » par une source militaire. Le poste de l’armée visé par cette attaque se situe près de Porga, une petite ville du département de l’Atacora, non loin de la frontière avec le Burkina Faso, en bordure du parc de la Pendjari.

Les combats ont été intenses. Outre les deux soldats tués, plusieurs ont été blessés dans l’échange de tirs entre les militaires et les membres du groupe armé, qui n’a pour l’heure pas été formellement identifié. L’un des « jihadistes » a été abattu.

« Pas une surprise »

La veille déjà, un accrochage avait eu lieu dans le département voisin de l’Alibori, également situé à la frontière avec le Burkina. Cette fois-là, c’est une patrouille de l’armée qui a été prise pour cible, alors qu’elle se trouvait à proximité du fleuve Mékrou. Aucune victime chez les soldats, mais l’un des assaillants a été tué.

Ces deux opérations qui ont visé les forces armées béninoises à quelques heures d’intervalles dans le nord du pays interviennent trois semaines après une autre attaque perpétrée dans le nord du Togo et attribuée à des jihadistes en provenance du Burkina. Selon une source sécuritaire béninoise, cette recrudescence de violences n’est « malheureusement pas une surprise ».

Il n’y a pas de katiba au Bénin. Les gens qui mènent ces attaques depuis 2019 viennent d’ailleurs

Notre source assure que des informations faisant état de mouvement de groupes armés dans le parc de la Pendjari avait conduit à un relèvement du niveau de vigilance et que, « un mois avant l’attaque qui s’est produite au Togo », le dispositif sécuritaire béninois avait été renforcé à la frontière avec le Burkina Faso. « Il n’y a pas de katiba au Bénin, assure cependant notre source sécuritaire. Les gens qui mènent ces attaques depuis 2019 viennent d’ailleurs. »

Infiltration jihadiste ?

En février dernier, Bernard Émié, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignements français, avait affirmé que les chefs d’Al-Qaïda avaient conçu un « projet d’expansion vers les pays du golfe de Guinée ». « Ces pays sont désormais des cibles eux aussi. Pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris et pour s’étendre vers le Sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d’Ivoire ou au Bénin », avait-il affirmé.

En juin dernier, un rapport publié par le think tank néerlandais Clingendael avait observé que, s’il n’y avait « pas de signe d’installation permanente » jihadiste dans le pays, certains groupes armés  « parcourent régulièrement les trois provinces [du nord du pays : Alibori, Atacora et Borgou], disposent de moyens logistiques et ont développé des liens avec des individus au Bénin ». Les auteurs de cette enquête s’appuyaient notamment sur les travaux de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), qui affirmait qu’« au Bénin, le GSIM [Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans] est actuellement en quête de ravitaillement pour sa base arrière de Pama », au Burkina Faso, et faisait état d’une augmentation des incidents armés depuis mars 2021.

Le rapport, dont les conclusions et la méthodologie avaient été remises en cause par les autorités béninoises, mettaient alors en garde contre une sous-évaluation de la menace terroriste.

Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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