Droit d’asile au Bénin : un atelier sur la protection des réfugiés
Regroupant les acteurs étatiques et ceux des organisations de protection des droits humains, cet atelier a pour enjeu majeur, de renforcer les outils juridiques sur l’asile au Bénin.

(Bénin Révélé Mag) – Le Haut-commissariat pour les réfugiés du Bénin organise un atelier de quatre jours à l’Hôtel Bel Azur de Grand-Popo du 14 au 17 novembre 2017 afin d’élaborer un manuel de procédures définissant les rôles et responsabilités de chaque maillon, étatique ou non, dans la chaine de gestion de l’asile au Bénin. Regroupant les acteurs étatiques et ceux des organisations de protection des droits humains, cet atelier a pour enjeu majeur, de renforcer les outils juridiques sur l’asile au Bénin.
Marqué par un contexte de fermeture possible du Bureau du Haut-commissariat des Réfugiés au Bénin, les intervenants cogitent entre autre, sur le projet de décret qui régit la commission nationale chargée des réfugiés (Cnr). Ainsi, cet atelier ambitionne, en plus conforter la position du Bénin dans l’accueil des demandeurs d’asile par l’adoption des règles juridiques, suivant les instruments internationaux, de corriger les limites et imperfections des vieux textes juridiques. Surtout et comme l’a fait observer l’Administrateur régional du Haut-commissariat aux réfugiés, chargé de la protection des réfugiés pour l’Afrique de l’ouest, Maurice Azonnakpo, le droit des réfugiés est un droit évolutif.
Cela a fait dire à Géraude Ahouéhomè Garba, qui représentait le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à cet atelier, que « l’ordonnance de 1975 a montré ses limites face au droit des réfugiés en constante évolution avec des principes nouveaux qu’il convient d’intégrer dans le corpus législatif béninois ». Et que « l’avant-projet de loi prévoit une assistance juridique aux réfugiés afin qu’ils se sentent en sécurité et vraiment assistés. Aussi, avec les réformes, ils pourront, dans un bref délai, connaitre leur statut. La possibilité est aussi donnée aux réfugiés de faire un recours après rejet de leur dossier ».
Observant ce qui se passe chez le voisin togolais, elle pense aussi qu’il est nécessaire de relire le décret 97-647 du 31 décembre 1997 régissant actuellement la Cnr. « Par rapport à ce qui se passe au Togo, notre contribution à la paix est de nous préparer au triple plan juridique, institutionnel, et opérationnel à accueillir les éventuels demandeurs d’asile avec professionnalisme », indique-t-elle.
Ainsi, pendant cet atelier, il sera question d’éplucher le projet de décret portant attributions, organisation et fonctionnement de la Cnr, l’avant-projet de loi sur l’asile et l’élaboration du manuel de procédure de la Cnr. Pour Maurice Azonnakpo, le gouvernement béninois essaie de jouer sa partition conformément aux instruments juridiques dont il s’est doté et aux instruments internationaux régissant la protection et l’assistance aux réfugiés. Il estime par ailleurs qu’« il faut des plaidoyers sur la question de la prise en charge de la Cnr, en matière de ressources matérielles et financières ».
L’atelier rassemble entre autres, le personnel de plusieurs ministères (intérieur et sécurité publique, justice, économie et finances, travail et fonction publique).
Par Bénin Révélé Mag