Guerre au Soudan : les FSR annoncent la formation d’un gouvernement rival
Publié le 16 avril 2025 Lecture : 2 minutes.
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Cela fait deux ans que la guerre a éclaté au Soudan. Deux ans qui ont mis 13 millions de Soudanais sur les routes et placé 25 millions d’entre eux sous la menace de la famine, selon les chiffres de l’ONU. Pour cette date, le 15 avril, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé la création d’un gouvernement rival à celui de Khartoum.
« En cet anniversaire, nous affirmons avec fierté la mise en place d’un gouvernement de paix et d’unité », a indiqué le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemetti, à la tête des FSR, sur son compte Telegram. Une « nouvelle monnaie » et une « nouvelle carte d’identité » devraient en être les symboles.
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Les FSR ont perdu la capitale
L’annonce intervient deux semaines après la reprise de la capitale par l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, d’où elle avait été chassée par les FSR juste après le début de la guerre. Des centaines de milliers de personnes avaient alors fui la capitale. Cette « libération » a été célébrée par des foules en liesse, notamment à Port-Soudan restée sous le contrôle de l’État. Selon l’ONU, plus de 2,1 millions de déplacés pourraient rentrer à Khartoum dans les six mois, si les conditions de sécurité et les infrastructures le permettent.
Après la perte de Khartoum, les paramilitaires ont concentré leurs attaques au Darfour pour tenter de s’emparer d’El-Facher, la dernière capitale provinciale à leur échapper dans cette région que les FSR contrôlent presque totalement. Le 13 avril, ils ont pris le contrôle camp de Zamzam, proche de la ville, où vivent près de 500 000 déplacés. L’ONU indique que l’assaut a fait plus de 400 morts. « Ils sont entrés à Zamzam et ont commencé à nous tirer dessus », raconte Amna Hussein, 36 ans, blessée d’une balle à la main avant de fuir vers la ville de Tawila, à quelque 60 km plus loin. D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 400 000 civils ont fui ce camp.
Il s’agit aujourd’hui de l’une des crises humanitaires et de déplacement les plus importantes et les plus difficiles au monde.
N’oublions pas le #Soudan. pic.twitter.com/TCt39a9a3D
— Le HCR en France (@UNHCRfrance) April 16, 2025
Les FSR sont accusées par la communauté internationale et des ONG de génocide sur la communauté des Masalit au Darfour, et d’utiliser les violences sexuelles comme des armes de guerre. Il y a quelques jours, Amnesty International révélait des cas d’esclavage sexuel. « Les attaques des Forces de soutien rapide contre des femmes et des filles sont répugnantes, honteuses et destinées à infliger une humiliation maximale », avait accusé Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.
Une conférence organisée à Londres
Réunis à Londres ce 15 avril, des responsables d’une quinzaine de pays, dont l’Arabie saoudite et les États-Unis, et d’organisations internationales ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat et permanent » au Soudan. Ils ont aussi souligné « la nécessité d’empêcher toute partition » du pays. Cette demande a aussi été consignée dans un communiqué par les pays du G7, qui demandent également à tous les « acteurs extérieurs de cesser tout soutien qui alimente davantage le conflit ».
Thanks @DavidLammy for hosting the London Conference on Sudan — with a welcome focus on a political solution to the war; and substantive humanitarian pledges, which we hope will bring much needed resources to relief efforts inside Sudan and in refugee hosting countries. pic.twitter.com/EhogFiRSYH
— Filippo Grandi (@FilippoGrandi) April 15, 2025
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Dans leur communiqué final, les participants à la conférence de Londres se sont engagés à mobiliser plus de 800 millions d’euros supplémentaires pour ce pays déchiré par la guerre. « Beaucoup ont abandonné le Soudan […]. C’est une erreur morale lorsqu’il y a autant de civils décapités, des nourrissons d’à peine un an victimes de violences sexuelles, et plus de personnes menacées de famine que partout ailleurs dans le monde », a insisté le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.
(Avec AFP)
Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com