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Tourisme : Bienvenus chez les « Toffinous » à la cité lacustre de Ganvié au Bénin !

Cette « Venise de l’Afrique », mérite d’être visitée et nous l’avons visitée en juillet 2018 avec Michel Agbokounou, guide touristique à Ganvié.

(Bénin Révélé Mag) – Connue sous l’appellation de « Venise de l’Afrique » en référence à la cité lacustre italienne Venise, la cité lacustre de Ganvié au Bénin, petite ville bâtie sur pilotis avec des habitations en bois et en bambous couverts de tôles, est un site attractif et touristique.  Cette « Venise de l’Afrique », mérite d’être visitée et nous l’avons visitée en juillet 2018 avec Michel Agbokounou, guide touristique à Ganvié. Cette cité lacustre a été fondée en 1717, sous le règne du roi Agadja, l’un des anciens rois du Dahomey, devenu Bénin. Les tous premiers habitants fuyaient au fait le trafic négrier. De peur d’être rattrapés et vendus comme esclaves. Ces hommes ont trouvé comme échappatoire de s’exiler sur l’eau où les trafiquants d’esclaves ne pouvaient mettre la main sur eux. Il se raconte que le roi Agadia, puissant au culte du Vaudoun, après avoir découvert ce site pittoresque suite à une transformation en épervier, s’était à nouveau transformé en crocodile pour transporter, sur son dos, ses populations qui fuyaient l’ennemi. C’est de cette histoire que la cité tire son nom Ganvié, qui signifie littéralement en langue Fon, « la Collectivité sauvée ». Dans cette langue parlée par l’ensemble des Béninois, « gan » signifie « sauvé » et « vié » « la collectivité ». S’étant désormais réfugiés sur l’eau, ces populations n’avaient d’autres choix que de pratiquer la pêche pour survivre.

De l’embarcadère d’Abomey – Calavi à l’apparition des premières maisons sur pilotis, il faut traverser huit kilomètres sur pirogue (à moteur de préférence) pour s’y rendre. Une belle vue sur le lac Nokoué laisse apparaître, par endroits, des enclos d’espaces délimités par des branchages. Une technique piscicole dite « Acaja » pour élever les poissons. En effet, quand les poissons entrent dans la zone dédiée, ils deviennent prisonniers et ne peuvent plus sortir. Ils y vivent durant des mois et se nourrissent des branchages et autres produits marins pour devenir plus gros.  « Ici, chaque pêcheur a sa parcelle. Ce sont des domaines délimités.  Les pêcheurs achètent des branchages et viennent sur leurs parcelles en parcs. Ils entrent dans l’eau, où ce n’est pas assez profond et laissent ces branchages dans l’eau pendant 12 mois et parfois 24 mois pour que ces branchages puissent se décomposer. C’est la décomposition de ces branchages qui fait l’aliment des poissons. Ces poissons-là n’ingurgitent dont rien de chimique venant des pêcheurs. Chaque pêcheur attend un bon moment pour que les poissons se reproduisent, se multiplient et grossissent. Puis, il apporte des filets pour encercler leurs parcs. Après, ils entrent dans l’eau pour empêcher les poissons de ressortir. Les poissons deviennent ainsi des prisonniers. Puis, ils enlèvent les branchages en regroupant les poissons qui sont prisonniers », explique Michel Agbokounou, notre guide touristique.

Les poissons, une fois pêchés par les hommes, sont recueillis par les bonnes dames, vendus aux grossistes pour être par la suite revendus à la côte. D’autres revendeuses vont écouler leurs marchandises à Cotonou. Une organisation sociale bien structurée qui permet aux populations de vivre en harmonie.

Les habitants de l’eau

A l’embarcadère situé à l’entrée de la cité, un marché flottant s’anime tous les jours vers 05 heures du matin. Lieu d’échange de marchandises et de restauration pour les pêcheurs avant leurs activités de pêche de la journée. Abritant plus de 36 mille âmes vivantes, les populations de la cité lacustre de Ganvié sont appelées en dialecte, les « Toffinous » traduit littéralement, « habitants de l’eau ». Bien que bâtie exclusivement sur l’eau, on retrouve par endroits, des remblais de terre servants d’activités ludiques et de cérémonies au profit de la communauté. C’est de cas des églises et des mosquées, des infrastructures scolaires, religieuses et hospitalières qui y sont implantées.

Par ailleurs, on y trouve une organisation sociale et administrative. En plus des deux rois qui se trouvent dans les arrondissements Ganvié I et Ganvié II, on y compte aujourd’hui 21 quartiers. Tous sont situés dans la commune de Sô-Ava qui compte les deux arrondissement ci-dessus cités.

Outre les activités de pêche menées par 80% des habitants, Ganvié est un également connu comme un lieu de passage de produits pétroliers de contrebande provenant du Nigéria, Pays voisin du Bénin. Mais, avec l’interdiction de cette activité sanctionnée par le nouveau code pénal du Bénin, le trafic de ce commerce s’estompera progressivement, de quoi remonter le moral aux investisseurs pétroliers dans le secteur.

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Conscient des enjeux économiques et touristiques que représente la cité lacustre de Ganvié, le Gouvernement du Président Patrice TALON à dans son programme d’action « Bénin Révélé«  a prévu la réhabilitation de cette cité culturelle. L’Agence Nationale de Promotion des Patrimoines et de Développement du Tourisme (ANPT) créée par le président Patrice Talon sera chargée de la réhabilitation de cette cité lacustre de Ganvié et plusieurs experts et des missions d’inspection et de travail s’y sont déjà rendus.

En marge des activités du Salon International des Mines, des Carrières et du Pétrole, tenu à Cotonou du 19 au 21 Juillet 2018, une délégation d’hommes d’Affaires des secteurs miniers et pétroliers a effectué une sortie touristique à la découverte de cette ville bâtie sur pilotis. Ces touristes d’un jour sont rentrés très émerveillés par cette découverte et ont apprécié les efforts que déploient le chef de l’Etat Patrice Talon pour faire de Ganvié, un pôle touristique attractif de la sous-région ouest-africaine.

Par Wilfried SAGBOHAN et Beaugas Orain DJOYUM

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