Un trou de plus d’1 milliard de F.Cfa constaté dans les caisses du greffe du tribunal de Cotonou
En effet, ce service fait l’objet d’une grosse malversation financière. Il y a lieu de s’étonner qu’après le scandale des frais de justice criminelle, on assiste à de telles irrégularités de gestion dans un pan de la maison justice. Cela montre clairement qu’au-delà de la corruption dénoncée à tort ou à raison dans ce milieu, qu’un autre mal ronge la maison justice.

(Bénin Révélé Mag) – Le conseil des ministres du 25 avril 2018 a décidé de la saisine du procureur de la République suite à des anomalies relevées dans la gestion du greffe du tribunal de première instance de Cotonou.
En effet, ce service fait l’objet d’une grosse malversation financière. Il y a lieu de s’étonner qu’après le scandale des frais de justice criminelle, on assiste à de telles irrégularités de gestion dans un pan de la maison justice. Cela montre clairement qu’au-delà de la corruption dénoncée à tort ou à raison dans ce milieu, qu’un autre mal ronge la maison justice.
C’est que, les ministres, réunis autour du chef du gouvernement, ont annoncé que des anomalies et contradictions ont été apparues dans la gestion des fonds de caisse par le greffier en chef du tribunal de première instance de Cotonou, dans la période allant de 2011 à 2017. Le conseil des ministres parle d’un déficit non justifiée de la somme de 1.515.550.330 F.Cfa, relevé dans la gestion d’Abou Séïdou à la date du 9 mars 2018.
Il faut signaler qu’Abou Séidou a été admis à la retraite le 1er octobre 2017 et remplacé par Désirée Tossounon-Zakari, qui avait été nommée le 04 août 2017. Cette dernière n’a pu entrer en service que le 19 aout 2017, car Abou Séidou était réticent à faire le point des comptes ouverts sous sa responsabilité et opéré la passation de service à son successeur. Cela n’a pu être fait que cinq mois plus tard et ceci, sous contrainte.
Alors, le procès-verbal contradictoire de passation de charge a permis à l’Inspection des services judiciaires de relever des incohérences d’une ampleur considérable entre les sommes attendues et les sommes effectivement disponibles dans les différents comptes bancaires. Selon le ministre Joseph Djogbénou de la justice, « le déficit se décline ainsi qu’il suit : solde débiteur de 1. 412. 315. 585 F.Cfa sur le compte consignation ; solde débiteur de 4.503.678 F.Cfa sur le compte scellé, et solde débiteur de 98.531.048 F.Cfa sur le compte succession ».
Il est à noter toujours selon le ministre Joseph Djogbénou, que les sommes d’argent déposés sur les différents comptes représentent des sommes reçues par le greffier en chef au titre des consignations ordonnées par décision judiciaire, des fonds de scellé ainsi que des fonds de certaines successions dont la gestion lui est confiée.
Le ministre de la justice a été instruit à l’effet de faire procéder à un audit de gestion des greffes de tous les tribunaux et Cours d’appel, sur la période des cinq dernières années.
A partir de ce compte rendu du conseil des ministres, on doit logiquement s’attendre à une autre campagne de salubrité. Il faut déjà saluer au passage, la détermination du gouvernement à poursuivre ce droit d’inventaire afin d’assainir et lutter contre la mauvaise gestion.