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Côte d’Ivoire : arrestation de Damana Pickass, un bras droit de Laurent Gbagbo

Publié le 5 novembre 2025 Lecture : 2 minutes.

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Damana Pickass, cadre de la formation de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), aujourd’hui dans l’opposition, a été arrêté mardi 4 novembre près d’Abidjan. Il est accusé d’avoir appelé à « l’insurrection populaire » avant la présidentielle du 25 octobre, a indiqué le procureur.

Il est par ailleurs le coordinateur général du « Front commun » qui regroupe les deux principaux partis d’opposition du pays, le PPA-CI et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam. Ils ont tous deux été écartés par le Conseil constitutionnel du scrutin présidentiel, remporté avec près de 90 % des voix par le président sortant Alassane Ouattara.

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« Appel à l’insurrection populaire »

« Mardi, il a été procédé par la police nationale à l’interpellation à Bingerville » de M. Pickass, a déclaré le procureur Oumar Braman Koné dans un communiqué. Avant la présidentielle, le Front commun avait appelé à plusieurs manifestations pour dénoncer l’exclusion de ses candidats, lesquelles avaient été interdites par le pouvoir. Une nouvelle marche est par ailleurs prévue samedi 8 novembre.

« Certains acteurs politiques, dont le nommé Damana Adia Pickass, ont appelé à l’insurrection populaire et au renversement des institutions de la République », poursuit le procureur Koné. « Ces appels […] ont conduit à la constitution d’attroupements armés et non armés » qui ont « occasionné des actes de violence portant atteinte à la sécurité nationale », ajoute-t-il.

Des élections sous tensions

De son côté, Sébastien Dano Djédjé, le président exécutif du PPA-CI, considère que Damana Pickass « était traqué, c’est la persécution des opposants qui continue », a-t-il indiqué le 5 novembre à l’AFP. Au total, onze personnes sont mortes dans des manifestations avant le scrutin du 25 octobre ou dans des affrontements intercommunautaires le jour du vote. L’opposition évoque un bilan de 27 morts. Plus d’une centaine de personnes ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour avoir participé à ces marches, selon leurs avocats.

Fidèle de longue date de Laurent Gbagbo, et tenant de l’aile dure de son parti, Damana Pickass était apparu pour la dernière fois le 16 octobre dans une vidéo d’une vingtaine de minutes, où il appelait les Ivoiriens à manifester. « Tous les Ivoiriens sont invités à occuper les rues de façon pacifique. Je vous invite à beaucoup plus de détermination, à beaucoup plus de volonté, à beaucoup plus d’engagement », avait-il déclaré. Fin septembre, lors d’une convocation au tribunal, il avait dit avoir été « mis en garde » par le procureur qu’il serait arrêté en cas de troubles à l’ordre public.

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Et en début d’année, il a écopé d’une peine de 10 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », concernant des faits remontant à 2021. En l’absence de mandat de dépôt, il n’a pas été incarcéré, comme cela arrive en Côte d’Ivoire, même pour de lourdes peines.

(Avec AFP)

Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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