En Tunisie, l’avocate Sonia Dahmani écope de deux ans de prison supplémentaires
Manifestation pour la libération de Sonia Dahmani à Tunis, le 25 avril 2025. © Chedly Ben Ibrahim / NurPhoto via AFP
Publié le 1 juillet 2025 Lecture : 1 minute.
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C’est une condamnation de plus pour l’une des femmes incarcérées pour leur engagement les plus connues de Tunisie. Lundi 30 juin, un tribunal tunisien a condamné Sonia Dahmani à deux ans de prison ferme, en plus des vingt-six mois qu’elle purge déjà. « Le tribunal a condamné Sonia Dahmani à deux ans de prison », a déclaré à l’AFP l’avocat Sami Ben Ghazi, rappelant que sa consœur était jugée en vertu du décret 54 sur les « fausses nouvelles ».
Critiqué par ses détracteurs pour l’utilisation trop large qui en est faite, ce décret a été adopté en 2022 par le président tunisien Kaïs Saïed. L’avocate et chroniqueuse est poursuivie dans cinq affaires différentes, toutes en vertu de ce décret. Ce 30 juin, c’est une intervention radiophonique où elle critiquait l’existence de cimetières et d’autobus réservés aux personnes noires dans certaines régions de Tunisie, qui lui était reprochée.
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L’opposante âgée de 60 ans avait été arrêtée le 11 mai 2024 de façon brutale et illégale, selon ses confrères, au siège de l’Ordre des avocats par des policiers masqués. La scène avait été filmée en direct par la caméra de la correspondante de France 24 sur place.
Des critiques sarcastiques de la Tunisie
Parmi les cinq affaires, elle a notamment écopé de dix-huit mois de prison en raison de sa présence sur un plateau télévisé où était évoquée la question migratoire, en mai 2024. À propos de l’intention prêtée aux migrants subsahariens de s’installer durablement en Tunisie malgré une grave crise économique, l’avocate avait ironisé : « De quel pays extraordinaire parle-t-on ? » avait-elle répondu à un autre chroniqueur.
📢❗️Le CCBE condamne la peine de 2 ans d’emprisonnement prononcée hier à l’encontre de l’avocate tunisienne Sonia Dahmani à l’issue d’un procès inéquitable. Le CCBE réitère son appel urgent de libération immédiate & sa profonde inquiétude face à l’aggravation de son état de santé https://t.co/dd3fiQ35L8
— CCBE (@CCBEinfo) July 1, 2025
Une réponse jugée dégradante pour l’image du pays, selon certains. En février 2023, le chef de l’État avait fustigé l’arrivée de « hordes de migrants subsahariens illégaux » et un « complot » pour « changer la composition démographique » de la Tunisie, un discours qui avait déclenché une violente campagne anti-migrants dans le pays.
(Avec AFP)
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Jeune Afrique
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