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James Mwangi (Equity Bank) : « L’Afrique doit se voir comme un marché unique, pas comme 54 économies isolées »

Publié le 1 novembre 2025 Lecture : 2 minutes.

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« L’Afrique détient les clés de sa propre renaissance : une population jeune, des terres fertiles, des ressources vertes et une énergie propre. Ce qu’il lui manque, c’est l’audace d’investir en elle-même », résume James Mwangi, directeur général d’Equity Bank Group, dans l’entretien en vidéo qu’il a accordé à Jeune Afrique et The Africa Report en amont de l’Africa Financial Summit, qui se tient les 3 et 4 novembre à Casabalanca, au Maroc.

Pour le patron kényan, l’Afrique entre dans une phase décisive : celle où le continent doit devenir le moteur de la transition énergétique mondiale, et non plus son simple fournisseur de matières premières. « La RDC, par exemple, concentre 38 % des minerais verts stratégiques du globe et 62 % du potentiel mondial d’énergies renouvelables reste inexploité en Afrique. C’est la base de notre industrialisation future », affirme-t-il.

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Plaidoyer pour la ZLECAf

Il en est persuadé, la transformation africaine passe d’abord par un changement de regard sur le continent lui-même. « D’ici à 2050, 42 % de la main-d’œuvre mondiale sera africaine et nous représenterons 26 % de la population mondiale », rappelle-t-il. Mais ce potentiel démographique ne suffira pas sans une intégration économique réelle.

La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) change la donne : « On ne pense plus en termes de 54 pays, mais comme un marché unique. Les blocs régionaux – Afrique de l’Est, Afrique centrale, Afrique australe – se connectent déjà entre eux. » Ce mouvement est porté par des infrastructures transfrontalières et des pôles énergétiques régionaux. L’Éthiopie développe 5 GW d’énergie, la RDC en prépare 11 autres avec la Banque mondiale, tandis que la Standard Gauge Railway reliera bientôt le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda jusqu’à Kisangani. « Nous assistons à la naissance d’un marché commun de 350 millions d’habitants, avec des économies complémentaires », souligne le banquier.

La RDC, opportunité d’investissements

Pour le DG du groupe Equity Bank, la RDC est au cœur de cette dynamique. « Beaucoup continuent de regarder la RDC à travers le prisme du conflit. Mais c’est, de loin, le marché le plus prometteur que nous ayons connu en quarante ans. » Présente dans sept pays, la banque kényane a vu son bilan en RDC passer de 150 millions de dollars en 2015 à 5,2 milliards aujourd’hui – soit un tiers du total du groupe.

« Kinshasa, Lubumbashi, Goma, Bukavu : ce sont des métropoles de plusieurs millions d’habitants, au cœur d’un pays riche en énergie, en eau et en terres arables. » Et Mwangui se veut optimiste sur les processus de paix engagés pour tenter de ramener l’apaisement dans l’est du pays, bien que la majeure partie de ces négociations peinent encore à se traduire par de réelles avancées sur le terrain.

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Aïssata Maïga

Nicholas Norbrook Rédacteur en chef, The Africa Report

Mathieu Galtier Journaliste Économie à Jeune Afrique, spécialiste finances

Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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